Géologie et relief
Le graben du Saguenay, surplombé au nord par les monts Valin.
Comme près de 90 % du territoire québécois, le sous-sol de la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean fait partie du bouclier canadien. Situé plus précisément dans la province de Grenville, il est formé en majeure partie de roches ignées (gneiss, anorthosite et granite) de l’ère précambrienne et, à l’est du Lac Saint-Jean et près du secteur Chute-aux-Galets, à Shipshaw, de roches de la période du Paléozoïque5.
Cette composition solide, érodé par le temps, a donnée naissance à un relief arrondi et peu abrupt dans la plupart des plateaux qui entourent la vallée encaissée entre deux failles (les monts Valin au nord et l’abrupte d’Héberville au sud) dans laquelle on trouve la majeure partie de la population de la région. L’élévation se fait principalement par plateaux6.
Par exemple, au Saguenay, la majeure partie des sols en dessous de 100 mètres prend la forme de micro reliefs élaborés par un ravinement intense. La section de 100 à 180 mètres s’élève en plateaux et représente les terres les plus favorables à l’agriculture. Au-delà de 180 mètres, le relief adopte les caractéristiques du bouclier canadien avant une élévation rapide causée par les massifs des Monts Valin, point culminant de la région (Pic Dubuc à 980 mètres), au nord et le massif des Laurentides au sud.
C’est au Quaternaire, durant la dernière grande glaciation, que la plupart des sols en prendront leur apparence actuelle. Le relief de la région est composé de hautes-terres (plateau des Laurentides et plateau du Labrador) façonnées par des glaciers de 2 kilomètres d’épaisseur il y a 12 000 ans et pauvres en sédiments ainsi que les basses-terres (pourtour du Lac Saint-Jean et Basses-terres du Saguenay séparés par le horst de Kénogami) résultant de l’invasion marine qui suivit la glaciation 1500 ans plus tard et qui forma le golfe de Laflamme, un bras de la mer de Champlain. Les sols inférieurs à 180 mètres résultent de dépôts marins argileux7.
Les sols argileux de la région, où demeure la majeure partie de la population représentent les principales terres fertiles mais démontrent également leur instabilité par les nombreux exemples visibles d’anciens glissements de terrains8. Ces zones, la plupart du temps situés près des cours d’eau, provoquent parfois des coulées argileuses.
Les événements de Saint-Jean-Vianney sont une preuve éloquente de l’instabilité des sols de la région. Le 4 mai 1971, une partie de ce village situé sur la rive nord de la rivière Saguenay, près de Jonquière, s’est effondré dans la rivière suite à un glissement de terrain laissant un cratère de 32 hectares et causant 31 morts.
Une des principales particularités géo morphologiques de la région est le fjord du Saguenay. Constituant l’un des rares fjords qui ne débouchent pas sur une mer, cette profonde déchirure du bouclier canadien9 est considérée comme le fjord le plus méridional du monde10. Les falaises escarpées surplombant la rivière Saguenay aurait été formées par une succession d’événements géologiques s’échelonnant sur 900 millions d’années9. La phase finale se serait produite il y a 180 millions d’années créant un fossé d’effondrement appelé graben du Saguenay. Les glaciers auraient par la suite altéré et modelé cette gigantesque faille en forme d’auge, caractéristique des vallées glaciaires. Suite au retrait des glaciers, l’eau de mer envahissait le secteur conférant à la faille ses caractéristiques de fjord, soit une vallée glaciaire envahie par la mer.
Le fjord du Saguenay est aujourd’hui une aire protégée, un statut assumé pour sa partie terrestre par le Parc national du Saguenay et par le Parc marin du Saguenay/Saint-Laurent pour sa partie maritime. Cette réalisation est le fruit d’une concertation des deux paliers gouvernementaux, fédéral et provincial, ce qui constitue un précédent au Québec en matière de protection de territoire. Recevant à la fois l’eau salée du fleuve Saint-Laurent et l’eau douce du lac Saint-Jean, la rivière fait près de 120 kilomètres de longueur, possède une largeur maximale de 3 kilomètres et une profondeur maximale de 275 mètres.
Le pourtour du Lac-Saint-Jean, réservoir d’eau douce, est le résultat du retrait du golfe de Laflamme de la mer de Champlain il y a 10 000 ans. Constituant une plaine fertile à l’est comme à l’ouest du lac, enrichie par des dépôts marins argileux, cette vallée est entourée par le bouclier canadien.
Hydrographie
Articles détaillés : Rivière Saguenay et Lac Saint-Jean.
Plage sablonneuse du Lac Saint-Jean à Métabetchouan–Lac-à-la-Croix
L’eau douce recouvre plus de 7,4 % (7 929 km2) de la superficie du Saguenay–Lac-Saint-Jean11. On y compte des milliers de cours d’eau et plus de 35 000 lacs12. Le territoire englobé par la région correspond de très près au bassin hydrographique des affluents de la rivière Saguenay. Avec des ramifications sur 88 000 kilomètres carrés, il est le deuxième plus grand bassin affluent du Fleuve Saint-Laurent après la rivière des Outaouais13. La région compte 24 sous-bassins.
La rivière Saguenay possède un débit de 1 750 m3⋅s-1 et peut atteindre une profondeur de 278 mètres dans son fjord. Des marées sont présentes jusqu’à Chicoutimi. Plusieurs rivières se jettent directement dans le Saguenay, on compte de l’aval vers l’amont la rivière Sainte-Marguerite, la rivière Petit-Saguenay, la rivière Saint-Jean, la rivière Éternité, la rivière Ha ! Ha ! et la rivière à Mars dans la baie des Ha ! Ha !, la rivière Valin, la rivière Caribou, la rivière du Moulin, le lac Kénogami (49 km2) via ses émissaires la rivière Chicoutimi et la rivière aux Sables, la rivière Shipshaw, la rivière Mistouk et la rivière Bédard.
Se jetant dans la rivière Saguenay par la Grande et la Petite Décharge, le lac Saint-Jean collecte les eaux de 90 % du bassin et avec ses 1 041 km2 est le cinquième plus grand lac du Québec. Ses principaux affluents, par ordre de superficies de leur bassins versants, son le rivières Péribonka et Petite Péribonka, les rivières Mistassini et Mistassibi, la rivière Ashuapmushuan, la rivière Métabetchouane, la rivière Ouiatchouane, la rivière Ticouapé, la Belle Rivière, la rivière des Aulnaies, la rivière Ouiatchouaniche et la rivière aux Iroquois.
Parmi les milliers d’autres étendues d’eau douce de la région, les plus importantes sont le réservoir Pipmuacan (676 km2), le lac Manouane (465 km2), le réservoir Plétipi (331 km2) et le réservoir Péribonka (676 km2).
Source : wikipedia
http://www.canadiangeographic.ca/atlas/themes.aspx?id=rivers&sub=rivers_east_saguenay&lang=Fr