L’implantation de fours à chaux sur la Prequ’île de Crozon est liée à la présence de gisements de calcaire.
Didier Cadiou nous fait remonter les siècles au travers de cette exploitation.
Durée : 2 min 14
Retranscription
La presqu’île de Crozon se singularise par la présence de plusieurs gisements de calcaire, ce qui est quand même plutôt rare en Bretagne, et donc ce sont ces gisements de calcaire qui ont été exploités pour produire de la chaux.
Et ce depuis très longtemps puisque le plus ancien four à chaux que l’on connaisse en Presqu’île de Crozon se trouve sur les rives de l’Aulne Maritime à Treuzeulom et on remonte à l’époque gallo-romaine. On avait un autre four à chaux de cette époque là qui se situait à proximité de Pont de Buis toujours sur les rives de l’Aulne Maritime.
Et les travaux des archéologues dans le Nord Finistère ont permis de s’assurer que la chaux qui était utilisée dans les constructions des villas gallo-romaines provenaient soit de la Presqu’île de Crozon soit de la presqu’île de Plougastel. Ce qui confirme quand même la grande ancienneté de l’exploitation des fours à chaux.
Cependant c’est surtout à partir des 17ème, 18 ème et surtout le 19ème siècles que l’activité va se développer probablement en lien aussi avec le développement de la ville de Brest et des constructions du port et de la ville. Donc on retrouve comme ça plusieurs gisements de calcaire en particulier sur les rives de la rade de Brest et quasiment à chaque fois on retrouve des fours à chaux.
On va en trouver comme ça par exemple à la Fraternité en Roscanvel où li y a un gisement qui est à proximité immédiate du four. C’est d’ailleurs probablement le plus récent des fours à chaux de la presqu’île. On en retrouve un autre à Postermen toujours à Roscanvel, on a un four qui date là du 18 ème siècle. On retrouve la même chose à Roscanvel même, à Quélern, on en trouve aussi dans l’étang de Kervian, ensuite on en trouve un qui a été "fossilisé" qui se trouve au pied du fort de Lanvéoc.
Et on en trouve également dans les ruines de l’abbaye de Landévennec puisqu’à Landévennec on a également exploité des fours à chaux de façon un peu singulière. Dans la mesure où dans un premier temps on a exploité un autre gisement de calcaire qui est le gisement constitué par les coquilles en particulier les huitres et à la suite de la destruction de l’abbaye. On a aussi exploité le calcaire qui servait pour les sculptures de l’abbaye, un calcaire qui venait du Val de Loire qui a été brulé pour produire de la chaux donc au début du 19ème siècle.